Dans la foule un murmure, un appel,
«Maître, dis à mon frère de partager l’héritage!»
Mais la voix du Seigneur fend le ciel, cartant l’avidité qui ravage.
Garde ton cœur des désirs sans fin, Car la vie n’est point dans l’abondance.
Nul grenier, nul vin, nul pain N’offre à l’âme sa vraie jouissance.
Un homme, son champ portait bien, Ses greniers débordaient de blés mûrs.
Il pensa, ivre de lendemain: «J’agrandirai mes granges, je serai sûr!»
Il rêve, bâtit, engrange, et dit à son âme, paisible en apparence:
«Repose-toi, mange et bois, sois sans mésange, car te voici riche, sans carence.»
Mais la nuit, une voix tombe de l’ombre, brisant le silence de ses projets vains:
«Insensé, cette nuit même l’on te redemande La vie que tu croyais tienne en tes mains.»
À quoi sert d’amasser la terre entière, si l’on oublie la lumière du partage?
La richesse pour soi n’est que poussière, le vrai trésor se trouve en héritage.
Seigneur, délivre-nous de l’égoïsme froid, apprends-nous à donner, à ouvrir nos bras,
À bâtir, non des murs, mais des ponts de foi, où l’amour seul multiplie nos biens, ici-bas.
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