Ce que je retiens de ce temps de confinement ? A vrai dire, pas grand chose. Les 1ers jours, j'avais des projets plein la tête : rangements, lecture, prière... J'allais pouvoir prendre plus de temps pour tout cela ! Et en même temps, il fallait prendre quelques mesures de distanciation physique !!!
Assez rapidement est venue une sensation de fatigue (ou de paresse ?). Un matin, une soeur de la comm
unauté dit ressentir des symptômes qui semblent être ceux du Covid. Le lendemain, c'est mon tour... Nous voici en quarantaine dans nos chambres.
Je fais l'expérience de la drôle de maladie sans trop de craintes au départ. Ce sera l'affaire de quelques jours, me dis-je ! Mais peu à peu, je suis saisie d'une grande fatigue et je sens que je « m'enfonce » chaque jour un peu plus. Je connais l'angoisse des nuits qui n'en finissent pas et le soulagement de voir enfin le jour se lever... Et puis, c'est le départ vers les urgences... le dépouillement total ! L'hôpital, où je craignais tellement d'aller.
J'y suis rentrée le jeudi Saint, « serviteur inutile », épuisée. Je mets toute mon énergie, enfin celle qui me reste, à respirer.
En cette nuit, j'essaie de rejoindre celle du Christ qui porte toutes nos nuits. Tout l'hôpital est « Covid », je ne suis pas la seule à chercher le souffle, et d'autres sont en réanimation.
Au coeur de cette nuit, de mes nuits, de petites étoiles se mettent à clignoter et m'appellent à la confiance. C'est le ballet des blouses blanches, avec des sur blouses quelquefois joliment colorées ; ce sont les gestes ou les paroles de réconfort des équipes soignantes, médicales, même si parfois je perçois leurs questionnements ; c'est le visage reconnu d'Isabelle, une infirmière qui me chouchoute ! Ma vie, mon corps sont livrés entre leurs mains, je l'accueille. La prière qui affleure souvent en moi est celle-ci « en tes mains, Seigneur, je remets ma vie » suivie très rapidement d'une supplication « Seigneur, viens à mon aide, guéris-moi ! »... Je ne peux aller jusqu'au OUI total. C'est ma pauvreté ! et mon désir de vivre. La Résurrection, c'est peut être un peu cela...
Ce désir a été soutenu par la prière de mes soeurs, et par leur fraternité réellement perçue, même à distance ! Ma famille a été aussi très proche dans la discrétion et une grande affection, ainsi que beaucoup d'autres. Un grand Merci à tous !
Une soeur de JS
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